mardi 1 mars 2011

Annie Girardot, mort d’une actrice populaire ...


«Saloperie d'Alzheimer !» C'est ce qu'elle a dû penser, avec sa voix grave et rocailleuse.

L’actrice souffrait depuis plusieurs années de la maladie d’Alzheimer, révélée au public par sa famille en 2006 et dont elle était devenue un symbole, après avoir accepté de se faire filmer pour le documentaire “Ainsi va la vie”, de Nicolas Baulieu.
Née le 25 octobre 1931 à Paris, elle avait fait ses débuts au cinéma avec “Treize à table” de André Hunebelle, en 1955.
L'actrice Annie Girardot est décédée ce lundi 28 février 2011.
Elle s'est éteinte «paisiblement» à l'hôpital Lariboisière à Paris, à l'âge de 79 ans.
«Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français mais à moi, le cinéma français a manqué follement, éperdument, douloureusement. Votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas tout à fait morte». La voix nouée par les sanglots, Annie Girardot avait prononcé ces quelques mots lors de la cérémonie des César en 1996.

Quelques hommages politiques et autres personnalités :

Le Premier Ministre François Fillon : «Annie Girardot nous laisse le souvenir d’une personne digne, brillante et toujours volontaire. Jusqu’au bout elle résista à sa terrible maladie. Son œuvre porte la marque d’une artiste qui considérait son engagement sur scène ou à l’écran comme un don de soi».
L'Académie des César rappelle avec une «très grande tristesse et beaucoup d'émotion» qu'Annie Girardot était «une comédienne unique, une artiste généreuse immensément populaire» au «talent inouï, intense, rare». «Elle incarne 40 ans de Cinéma à partir des années 60» estime-t-elle en rappelant ses trois César : Meilleure Actrice en 1977 pour «Docteur Françoise Gaillard», Meilleur second rôle féminin en 1996 pour «Les Misérables» et en 2002 pour «La Pianiste».
Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand estime que «la disparition d'Annie Girardot est un moment douloureux pour le cinéma qui perd l'une de ses grandes étoiles, mais aussi pour le public, avec qui elle entretenait une longue et chaleureuse complicité». «Annie Girardot a brûlé les planches comme elle a brûlé la vie : avec l'humanité et la profondeur dramatique qui plaisaient tant au public (...) L'admirable combat qu'elle menait contre la maladie en continuant à jouer nous l'aura montrée fidèle jusqu'au bout à son amour du cinéma. Elle fut une immense comédienne, bien sûr, mais aussi une dame au grand coeur, une femme engagée et volontaire à tous les âges de sa vie et de sa carrière».
Jack Lang, ancien ministre de la Culture : «L'éblouissante carrière cinématographique d'Annie Girardot fait parfois oublier qu'elle fut d'abord une étonnante et rare actrice de théâtre. Sa gouaille irrésistible, sa puissance sur le plateau donnaient à tous ses rôles, un éclat, une force, une lumière incomparable (...) Sa personnalité dominait chaque oeuvre. Elle imprimait une marque inoubliable. Son nom était celui d'une icône jusqu'à perdre son prénom. Girardot restera à jamais comme un symbole de l'exigence artistique la plus élevée».
Robert Hossein : «j'ai une immense estime pour une immense comédienne. Je retiendrai d'elle, c'était quelqu'un qui avait un énorme caractère, une autorité terrible et puis une vie assez passionnée, assez tourmentée, quelqu'un d'extraordinairement attachant.... je trouve que c'est une grande perte pour la profession...»
Claude Lelouch : «Annie Girardot était peut-être la plus grande actrice du cinéma français d'après-guerre. Elle restera mon plus beau souvenir de réalisateur et d'homme. C'était une femme extraordinaire aussi bien devant la caméra que derrière».
«Annie, c'est mon plus beau souvenir»

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