Est-il fait de satin, de velours ou de tulle,
De soie ou de brocart, ma foi, je n'en sais rien.
On dit qu'il est sensible, on dit qu'il est crédule,
Et puis de le blesser... on se garderait bien...
C'est peut-être un saphir, peut-être une émeraude.
Quelque grisant parfum extrait d'un vase ancien.
Ou bien un petit dieu qui s'agite et minaude.
C'est peut-être un bijou, ma foi, je n'en sais rien.
Sans cesse, il fait en nous tic tac comme une horloge,
Du matin jusqu'au soir, et du soir au matin.
Puis on dit que c'est lui qui sournoisement forge
Nos heures de bonheur, nos heures de chagrin.
Il est plein de secrets, il est plein de mystères.
Capricieux et têtu comme un enfant gâté.
À l'esprit trop crédule, il conte des chimères,
Qu'emportera le vent dans dans son vol indompté...
Aux heures de bonheur, on sent qu'il se dilate
Il palpite d'amour pour un gentil minois;
Mais vienne la douleur, sourdement il éclate
Et saigne sous le coup de l'ennemi sournois.
Il ne faut pas aller au gré de son caprice.
Devant ses fous désirs, ployer les deux genoux.
N'a pas laisser choir dans la fange du vice
Mais laisser la raison dominer en nous.
Est-il fait de satin, de velours ou de tulle,
De soie ou de brocart, ma foi je n'en sais rien.
Dans son écrin précieux, c'est un bijou fragile
Et puis de le blesser... oh! gardez-vous-en bien.
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